Pas de répit
La dernière fois que je suis allé à Blargies, c'est pour un championnat de France cadet, devant c'était des Musquins, et autres Paulins. Moi j'étais loin. Il y avait aussi un junior le même jour avec la bataille finale entre Boog et Frossard pour le titre qui sourira finalement à Steven.
Cette année c'est le championnat de France cadet et MX1 national.
L'épreuve s'est passée sur deux jours, et le samedi il ne faisait pas trop moche. Je fais la pôle avec 1.75 seconde d'avance. Je confirme ma vitesse de pointe.
Le dimanche, la pluie s'abat sur la piste, la première manche s'effectue dans des conditions très humides, chaque bas de descente est une grande flaque d'eau. Tout le monde en prend plein la tête sauf celui qui partira en tête. Et bien sûr je pars coude à coude avec Richard Fura mais il prend mon intérieur et je m'écarte dans la boue, ce qui me fait perdre du temps, et je commence la manche en 4ème position. J'en prends plein les lunettes. Et au bout de 4 tours je suis obligé de les enlever. Ensuite tu rentres dans un cercle vicieux, revenir sur le gars de devant, en prendre plein les yeux, donc relâcher puis revenir, etc. Alors lorsque l'occasion se présente, je ne fais pas dans le détail, je m'impose devant et ils n'ont pas d'autres choix que de me laisser passer.
Je finis 2ème de cette manche, en creuvant dans les deux derniers tours.
En seconde manche la boue est devenue plus dense en dehors de la trace super glissante. Ce qui a rendu les conditions encore plus difficiles. Cette fois je pars 3ème, mais c'est la même galère, je jettes mes lunettes juste avant de réussir à passer deuxième. Deuxième, je vais mettre la roue avant dans un trou énorme délimité par une roche et tomber, c'est une partie très difficile. J'ai du mal à me tenir debout, j'essaye de sortir ma moto de cette glu, mais c'est la galère dans cette montée. Je ne lâche rien, et franchis l'obstacle. Je suis alors 6ème, mais les écarts sont grands. Je vais me battre jusqu'à la deuxième place. Tout le monde galère, certains plus que d'autres.
En dernière manche le soleil est de retour, mais la piste reste dans un sale état. Cette fois je pars deuxième, ce qui va me permettre de rester dans la roue de Richard Fura un moment. C'est fou comme dans les montées on ressent l'usure du pneu arrière, en début de manche j'avais l'impression d'avoir du grip, mais à mi-manche c'est limite si j'arrive à monter les montées. Richard s'échappe, je crève à deux tours de la fin. Dans le dernier tour il m'est arrivé de prier le dieu du motocross pour qu'il m'emmène en haut des montées, car déjà avec de l'air dans le pneu c'était juste mais là... Je me concentre sur mes virages à l'entame des montées, et je franchis chacune d'entre elles de justesse. Il était temps que ça se termine.
2/2/2. Pas de répit, il me manque (comme toujours) de partir en tête!